J’Il me semble que la lutte pour le pouvoir entre les tordus
et les honnêtes gens a depuis fort longtemps été remportée en France et, malheureusement, par les
nuisibles. La France n’est-elle pas une dictature centralisatrice depuis la
naissance de la cour du roi, qui a transformé de grands seigneurs en petits
marquis, et permit au monarque et à sa technocratie de tout diriger depuis sa
bonne ville de Paris ?
C’est ainsi que la petitesse a vaincu la grandeur, et il me
semble que cette funeste victoire a depuis marqué notre pays du sceau de la
bêtise. Ce fût l'acte de décès de la
plus formidable concentration de peuples européens qui, gérée harmonieusement,
eut pu créer une sorte de Suisse taille XXL, ayant en plus un accès maritime
exceptionnel qui manque à nos cousins helvètes.
Au lieu de cela le centralisme imbécile, qui atteint
peut-être actuellement son acmé, a peu à peu asséché l'âme des humains peuplant
ces terres, tant les centralistes (ou constructivistes, socialistes ou
étatiste, comme l'on veut) sont au fond des gens mû par une pulsion de mort
inconsciente, qui leur fait préférer la certitude du néant à l'incertitude du
lendemain.
En disant cela j'ose une lecture psychanalytique entre les
centralistes et ceux que je nommerai les libertariens (pour suivre les termes
de l'un de mes maîtres, Murray Rothbard), car je pense que c'est au fond de la
psyché humaine que se niche l’explication de
tous les phénomènes humains, même si ceux-ci requiers pour une analyse
détaillée bien d'autres outils (histoire, philosophie, sociologie, économie
etc...).
A ce titre je me livre au petit exercice psychologique
suivant :
Divisons donc l’humanité en 2 tendances, que nous
représenterons caricaturalement et pour la clarté du propos en 2 groupes de
personnes, tant il me semble que ces tendances coexistent en fait chez chacun à
des degrés variables:
– Groupe 1, ceux qui veulent vivre perpétuellement en objet
de la mère, rester un foetus nourri complètement par autrui et sans conscience,
et en réalité ne pas naître réellement.
– Groupe 2: ceux qui acceptent la naissance ,malgré le choc
qu’elle induit. Ceux-là ont souvent une
instance paternelle qui vient couper le cordon ombilical, les obligeant ainsi à
trouver leur voix – et leur voie- propre de par le vaste monde, à naître « réellement »
au sens psychique du terme, c’est-à-dire qu’elle les décide à se constituer en
tant qu’individu unique, ontologiquement indépendant des autres.
Ceux du groupe 1 recherche la jouissance permanente, la
sensation de satiété. Ceux du groupe 2 sont mû par le désir, et ils cherchent
sans cesse de nouveaux objets à désirer.
En terme d’action, le groupe 1 n’a qu’une solution: asservir
les membres du groupe 2 pour éviter la sensation douloureuse du manque, qui est
inhérent au fait de devoir aller chasser soi-même sa nourriture, car avant de
s’en repaître il faut d’énormes efforts afin de la capturer ou de l’élever.
Pour éviter cela ils doivent obliger leurs congénères du groupe 2 à les nourrir
sans relâche, et ils ont tendance à considérer que ceux-ci leur doivent toujours
plus, puisqu’ils ignorent le prix réel de la recherche de nourriture. Ce sont
des sociopathes du pouvoir, pour qui considère l'individu du groupe 2 au mieux
comme des serfs, au pire des modèles incompréhensibles et menaçant, souvent les
deux à la fois.
Les individus du groupe 2 sont, eux, concentrés sur la
construction d’investissements à même de leur amener des réponses et des
bénéfices A TERME. Ils pensent qu’il faut investir et semer, avant de récolter –peut-être-
les fruits de leurs efforts passés. Ils sont donc les moteurs qui doivent
activer leur bénéfice éventuel futur. La logique qu’ils développent ainsi fait donc
naturellement qu’ils refusent une appropriation forcée par autrui des fruits de
leurs efforts, et par symétrie, la captation des fruits d’un effort dont ils
n’ont pas été moteurs.
Le groupe 1 est de fait rempli de bébé déguisés en adultes,
qui voient les autres comme une prolongation de la matrice maternelle
originelle qui doit assurer leur bien-être sans contrepartie.
Le groupe 2 est constitué d‘adultes assumant la sortie de la
vie intra-utérine malgré la douleur que cela engendre, et qui, en explorant le
monde, trouvent peu à peu moults choses passionnantes à y faire, dans une
réalité extérieur riche et changeante, dont ils ont su se distancier pour interagir
avec elle, malgré les peurs qu’elle peut leur causer parfois.
Je postule bien sûr que les centralistes sont le groupe 1, et
les libértariens le groupe 2.
Si l'on applique cette sommaire analyse à la France, les
analogies sont légions, mais il me semble que l’on peut les résumer toute ainsi:
l'état maman centralisateur qui décide de tout pour tous règne presque sans
partage depuis l’éclosion versaillaise: guerres stupides innombrables, abandon
idiot des conquêtes réalisées par nos grands explorateurs, missions
colonisatrice folle, vol légal appelé impôt érigé en règle morale indiscutable,
endettement quasi soviétique aujourd'hui (57% du PIB là où la popovie n'a
jamais pu dépasser 66% du même ratio dixit les spécialistes du sujet)...
Il ne reste plus qu'à espérer que cette dictature des centralistes
qui s'affirme de siècle en siècle en
France va finir par imploser sous le poids de sa tendance naturellement
suicidaire, mais sera-ce pour laisser la place à une organisation sociale plus
intelligente, ou pour nous abîmer définitivement? Croire que "la vérité
l'emportera toujours sur le mensonge" est en l’occurrence un pari qui en
l'état -sans jeux de mots- me semble plus relever de l’acte de foi que d’une
déduction logique...