mercredi 11 mars 2015

03/03/15

Le rugby, miroir de nos vies

Je considère le rugby comme un art de vivre plus qu’un sport. Seul sport de combat collectif, je suis persuadé qu’il illustre chez les nations majeures qui s’y adonnent, l’envie de se battre pour faire exister l’âme d’un peuple. Le rugby est ce champ d’expression (généralement) contrôlé de la pulsion de combat, qui contribue à sublimer notre instinct guerrier en quelque chose de plus noble. Il est un carrefour où se rencontrent volontés et décisions personnelles et collectives, où chacun agit pour soi et pour l’équipe, par soi et par l’équipe, une alchimie secrète de ce qui nous lie et nous sépare. Chorégraphie trop complexe pour être modélisée dans des tactiques rigides, le rugby est un art du cheminement où chacun doit suivre une trame collective en adaptant simultanément et sans cesse sa posture individuelle.

C’est donc avec une grande tristesse que j’ai reçu samedi dernier l’avis de décès du XV de France. Plus exactement, un avis de zombification. Quinze et quelques pélots erraient dans un champ, atterrés à l’idée de prendre une quelconque responsabilité avec le ballon, sous l’œil vaguement ennuyés de 80 000 bobos retraités blasés et avinés. 

Dans ce jeu d’hommes au sens nobles du terme, une petite nation britannique leur a donné samedi dernier à Paris une énième leçon d’humanité. Les diables rouges furent soudain comme des êtres face à des robots. Car voilà ce que produit sur nous l’autoritarisme collectiviste auquel les cousins grands-brittons n’ont jamais vraiment cédé. Il nous transforme en machines incapables de penser par elles-mêmes, incapable de volonté propre, incapable de s’adapter aux adversités pour les dominer, de se révolter sous la mitraille pour emporter d’une charge la bataille compromise. La psychologie de ces gamins en bleu est l’image même de la tangente mentale que prends ce peuple, celle du néant collectiviste, où l’être humain n’existe plus qu’en tant qu’entité abstraite, objet du Dieu décideur, qu’il s’appelle l’Etat, Allah ou Jéovah.

Cette génération cramée, peut-être pourrait-on alors espérer que la relève se fasse ? Que Nenni. Aimables porcs auto-couronnés se goinfrent comme d’habitude à l’auge du pognon public, pour faire jouer des mercenaires étrangers ravis –et on les comprend- de prendre le fric des français, tout en écartant notre propre jeunesse des responsabilités…J’en tomberai sur le cul du 8ème si je ne vivais pas dans un pays coco, c’est-à-dire où Ubu roi, notre gentil compagnon du quotidien, nous épargne l’encombrante responsabilité de se dépatouiller avec cette chose gluante qu’on appelle la réalité.

Le plus emblématique de ces gras cochons, Paul Goze, dans une interview à la suffisance nauséabonde, expliquait cette semaine qu’il fallait arrêter de le taxer, lui et ses copains qui dirige ce sport en France, d’une quelconque responsabilité dans le naufrage absolue de l’équipe nationale. Pour un président de la ligue nationale de rugby, c’est extraordinaire de n’être en rien responsable des échecs répétés de l’équipe national, et en même temps, bien sûr, cette mentalité explique tout. L’irresponsabilité individuel. Ce graal des socialistes a donc enfin atteint le rugby.

Goze a une phrase dont la bêtise et l’hypocrisie mêlée sont un exemple pour tous les mélanchonos-sarkozo-lepenistes de France : il prend exemple de la réussite des clubs français en coupe d’Europe pour charger les entraîneurs de l’équipe de France de la culpabilité dans le coulage à pic de nos pt’its gars en bleu….Le bouc-emissariat façon Goze-Beria, ça vous cause ? Parce que, à part pour les aveugles-manchots sourds-muets gravement atteints de  déficience mentale, il échappe à peu de monde que ces clubs « français » sacrés en coupe d’Europe ne font plus jouer que des joueurs…étrangers.

Sacré Paul va, quand on aura l’urgent besoin d’un faux derche prêt à bouffer de la merde pour garder sa place de chefaillon on sait que tu seras là. Grâce à toi pas de danger concernant l’intelligence humaine : no pasaran.

On dira que j’exagère, que j’hyperbole, mais seul penseront ainsi ce qui ne connaissent pas intimement ce qu’est le rugby en France : le plus populaire des libres champs d’expression de nos compatriotes. C’est pourquoi si notre rugby est foutu alors, comme un miroir, il nous dit que c’est notre pays qui l’est.

Longue est l’histoire, indomptable est la créativité humaine, alors j’espère, oui madame j’espère…et en attendant j’éviterai pour quelque temps de regarder jouer les bleus, et ainsi de croiser le visage bouffi et vicieux de mon pays dans celui de Paul Goze, dans ce qui fût un si beau miroir, la France du rugby.