10/12/14
Le dernier des Juncker
Le Juncker a été l’avion « voltigeur » de la
Lutwaffe pendant la seconde guerre mondiale, celle de 78 comme dirait notre
Nabilla, toute mignone dans son costume à rayure ces temps derniers.
Avion de reconnaissance au début du conflit, le Juncker a
ensuite été utilisé comme chasseur de nuit, puis chasseur tout court, pour
finir en avion d’attaque et en bombardier léger. Le voilà, Phenix renaissant,
qui va parachever sa belle carrière en tant que bombardier lourd.
Il ne reste guère plus qu’un exemplaire, nom de code Jean-Claude, mais cet exemplaire va envoyer du pâté : 2000 projets,
1300 milliards d’euros, yo.
Les tapettes du Gosplan n’ont qu’à bien se tenir.
Car après les désastres nationaux que les politiciens
planistes ont fait subir avec une vigueur et une inefficacité sans faille aux
pays d’Europe, c’est à l’échelle du continent que l’alliage
bureaucratico-politiciens des crétins réunis à décider de frapper. Avec nos édiles Fraônçâises en première ligne,
évidemment.
Exemplaire soldat du socialisme éclairé, qui nous met en pointe
de cet occident dévalant l’escalier de l’intelligence sans freins, les énarques
fraônçâis claironnent, sabres au clair, que nous allons nous tailler la part du
lion dans ce largage financier. Un peu de numérique, une cuillère d’autoroutes,
une pincée de plan banlieue et hop : on va trop s’gaver avec les te-po, et
se ce sera reparti comme en 40. Oui, très exactement comme en 40, car comme
dirait neuneu 1er, « ça coûte rien, c’est l’Europe qui paye ».
Le plus dramatique de l’affaire, évidemment, c’est qu’il y croit. Quand on a
passé toute sa vie à déguster des cocktails en les faisant payer par le barman,
cela crée une capacité de vision économique qui ferait passer Stevie Wonder pour le grand chef sioux
œil de Lynx..
Contrairement à tous ces totalitaires marxisants ou
fascisants qui nous gouvernent, les libéraux semblent, eux, avoir la fâcheuse
habitude de ne pas du tout considérer
que « la fin justifie les moyens ». En l’occurrence, essayons un
instant de comprendre la fin en nous penchant sur le moyen. Essayons de brosser
un rapide portrait du canadair à bifton qui s’apprête à arroser nos belles
contrées de ses petites liasses encore toute chaude sorties des fours de la
BCE.
Le modèle Jean-Claude, disons-le de but en blanc, est un
exemplaire assez pur du bandit démocratique que nos sociétés, imparfaitement
libérées de l’habitude ancestrale du joug des tyrans, continue à produire et
promouvoir.
Pendant 40 ans, JC a régné sur la porte d’azur, gardien ailé, et
zélé, de cette exit door fiscale de l’Union Européenne : le
Luxembourg.
A ceux suffisamment nantis pour se payer la lumière
naturelle des cieux, Jean-Claude garantissait, moyennant une petite
contribution, qu’il pourrait traverser le styx fiscal pour rejoindre les terres
heureuses de la taxation zéro. Le principe était rustique, mais efficace. Tout
d’abord on achète son billet à la succursale la plus proche de la Juncker
Airlines SOS un-imited, c’est-à-dire qu’on se rend dans n’importe quelle banque
de la zone euro. On prend son pognon, une fois taxé dans le pays d’origine, et
grâce au billet de la Juncker Airlines, on le dépose dans la soute du zingue. Le
facteur Jean-Claude décolle pour la Suisse ou Bélize, où le dit pognon
travaille. L’argent revient ensuite se loger au Luxembourg, à nouveau via la
Juncker Airlines, voyage pour lequel on rachète un billet, bien sûr. Une fois
atterri au grand-duché, et en vertu de l’accord de non double imposition, on
rapatrie le fric en mode duty free dans sa contrée originelle.
Cet Achéron moderne
aurait pu accomplir une noble tâche, pour peu que ses services se soient
adressés de façon sélective, c’est à dire aux modestes citoyens et aux vrais
entrepreneurs désireux de fuir les tailles et gabelles dont vivent les
énarchistes et leurs affidés régnant de par l’Europe. Hélas, trois fois hélas,
notre « grosse » bombardier a offert ses services à tous les
patrimoines, y compris ceux issus de la spoliation pure et simple:
- Politocards espagnol et son cousin benito del BTP : « en
pouissant tans l’archent des chitoyéné euouropéhéné, tou a grée des brokrammes immopiliéré
qu’èl zon dransformé lé cholies guôtes en zidé z’achHLM, et quèl zon aux drois
guarts fides? Pose ta pièce sur mon hélice, « die Juncker » t’emporte
sur ses ailes vers l’impunité!
- Footballeur illéttré : tu es revendu par un
agent-maquereau du syndicat du crime FiFaesque à un maire voulant la Ligue des
Champions comme tremplin électoral ? Envoie la commission dans la soute : « baba
chan glaute dé bortéra fer lé ssédoilles – zur lé maillot» !
Et ainsi de suite….
Alors, oui trois fois alors, me direz-vous chère madame,
qu’advint-il de notre gros porteur ?
Et bien rassurez-vous, tranquillisez-vous au plus haut point, ma Dame,
nous sommes en socialie…Jean-Claude a été promu, OUF !
Dans la patrie du capitalisme de connivence, cette terre
d’or et de miel du détournement d‘argent public, couronnée par cette Babylone
fonctionaro-politicienne de commission européenne, les talents de Jean-Claude ne
pouvaient être méconnues : le voilà petit père de nos petits pays..
Qu’on se le dise, la bataille d’Angleterre n’est pas
finie ! Les anglais, un brin moins marxisés que les continentaux l’ont
bien compris, eux : ils sont en train de quitter le navire aussi vite que
faire se peut.
Quant à nous, libéraux d’outre-manche, il ne nous reste plus
qu’à attendre la suite des opérations pour passer au mieux pour les Cassandre,
et au pire les saboteurs responsables de l’inéluctable crash…du dernier des
Juncker.