mardi 9 décembre 2014

10/12/14

 Le dernier des Juncker

Le Juncker a été l’avion « voltigeur » de la Lutwaffe pendant la seconde guerre mondiale, celle de 78 comme dirait notre Nabilla, toute mignone dans son costume à rayure ces temps derniers.

Avion de reconnaissance au début du conflit, le Juncker a ensuite été utilisé comme chasseur de nuit, puis chasseur tout court, pour finir en avion d’attaque et en bombardier léger. Le voilà, Phenix renaissant, qui va parachever sa belle carrière en tant que bombardier lourd.

Il ne reste guère plus qu’un exemplaire, nom de code Jean-Claude, mais cet exemplaire va envoyer du pâté : 2000 projets, 1300 milliards d’euros, yo.

Les tapettes du Gosplan n’ont qu’à bien se tenir.

Car après les désastres nationaux que les politiciens planistes ont fait subir avec une vigueur et une inefficacité sans faille aux pays d’Europe, c’est à l’échelle du continent que l’alliage bureaucratico-politiciens des crétins réunis à décider de frapper.  Avec nos édiles Fraônçâises en première ligne, évidemment.

Exemplaire soldat du socialisme éclairé, qui nous met en pointe de cet occident dévalant l’escalier de l’intelligence sans freins, les énarques fraônçâis claironnent, sabres au clair, que nous allons nous tailler la part du lion dans ce largage financier. Un peu de numérique, une cuillère d’autoroutes, une pincée de plan banlieue et hop : on va trop s’gaver avec les te-po, et se ce sera reparti comme en 40. Oui, très exactement comme en 40, car comme dirait neuneu 1er, « ça coûte rien, c’est l’Europe qui paye ». Le plus dramatique de l’affaire, évidemment, c’est qu’il y croit. Quand on a passé toute sa vie à déguster des cocktails en les faisant payer par le barman, cela crée une capacité de vision économique qui ferait  passer Stevie Wonder pour le grand chef sioux œil de Lynx.. 

Contrairement à tous ces totalitaires marxisants ou fascisants qui nous gouvernent, les libéraux semblent, eux, avoir la fâcheuse habitude de ne pas du tout  considérer que «  la fin justifie les moyens ». En l’occurrence, essayons un instant de comprendre la fin en nous penchant sur le moyen. Essayons de brosser un rapide portrait du canadair à bifton qui s’apprête à arroser nos belles contrées de ses petites liasses encore toute chaude sorties des fours de la BCE.

Le modèle Jean-Claude, disons-le de but en blanc, est un exemplaire assez pur du bandit démocratique que nos sociétés, imparfaitement libérées de l’habitude ancestrale du joug des tyrans, continue à produire et promouvoir. 
Pendant 40 ans, JC a régné sur la porte d’azur, gardien ailé, et zélé, de cette exit door fiscale de l’Union Européenne : le Luxembourg.  

A ceux suffisamment nantis pour se payer la lumière naturelle des cieux, Jean-Claude garantissait, moyennant une petite contribution, qu’il pourrait traverser le styx fiscal pour rejoindre les terres heureuses de la taxation zéro. Le principe était rustique, mais efficace. Tout d’abord on achète son billet à la succursale la plus proche de la Juncker Airlines SOS un-imited, c’est-à-dire qu’on se rend dans n’importe quelle banque de la zone euro. On prend son pognon, une fois taxé dans le pays d’origine, et grâce au billet de la Juncker Airlines, on le dépose dans la soute du zingue. Le facteur Jean-Claude décolle pour la Suisse ou Bélize, où le dit pognon travaille. L’argent revient ensuite se loger au Luxembourg, à nouveau via la Juncker Airlines, voyage pour lequel on rachète un billet, bien sûr. Une fois atterri au grand-duché, et en vertu de l’accord de non double imposition, on rapatrie le fric en mode duty free dans sa contrée originelle.

Cet  Achéron moderne aurait pu accomplir une noble tâche, pour peu que ses services se soient adressés de façon sélective, c’est à dire aux modestes citoyens et aux vrais entrepreneurs désireux de fuir les tailles et gabelles dont vivent les énarchistes et leurs affidés régnant de par l’Europe. Hélas, trois fois hélas, notre « grosse » bombardier a offert ses services à tous les patrimoines, y compris ceux issus de la spoliation pure et simple:
- Politocards espagnol et son cousin benito del BTP : « en pouissant tans l’archent des chitoyéné euouropéhéné, tou a grée des brokrammes immopiliéré qu’èl zon dransformé lé cholies guôtes en zidé z’achHLM, et quèl zon aux drois guarts fides? Pose ta pièce sur mon hélice, « die Juncker » t’emporte sur ses ailes vers l’impunité!
- Footballeur illéttré : tu es revendu par un agent-maquereau du syndicat du crime FiFaesque à un maire voulant la Ligue des Champions comme tremplin électoral ? Envoie la commission dans la soute : « baba chan glaute dé bortéra fer lé ssédoilles – zur lé maillot» !

 Et ainsi de suite….

Alors, oui trois fois alors, me direz-vous chère madame, qu’advint-il de notre gros porteur ?  Et bien rassurez-vous, tranquillisez-vous au plus haut point, ma Dame, nous sommes en socialie…Jean-Claude a été promu, OUF !
Dans la patrie du capitalisme de connivence, cette terre d’or et de miel du détournement d‘argent public, couronnée par cette Babylone fonctionaro-politicienne de commission européenne, les talents de Jean-Claude ne pouvaient être méconnues : le voilà petit père de nos petits pays..

Qu’on se le dise, la bataille d’Angleterre n’est pas finie ! Les anglais, un brin moins marxisés que les continentaux l’ont bien compris, eux : ils sont en train de quitter le navire aussi vite que faire se peut.

Quant à nous, libéraux d’outre-manche, il ne nous reste plus qu’à attendre la suite des opérations pour passer au mieux pour les Cassandre, et au pire les saboteurs responsables de l’inéluctable crash…du dernier des Juncker.

mercredi 3 décembre 2014

Le socialisme, cette pulsion de mort inconsciente

Le but du socialisme est l’égalité entre les hommes. Pure, parfaite, nimbée de sainteté, l’égalité est LE mot du socialiste. Hors il me vint une réflexion ce matin. Comment les hommes peuvent-ils réellement être égaux ? Malgré tous les archi-gosplans que notre infaillible EF (Etââât Fraônçais, marque déposée, oui madame) produit en série, comment va-t-il pouvoir faire de moi, qui suis bâti tel un chorizo sur patte culminant à 1,75 m, l’égal de Kobe Bryant (star de l’équipe professionnelle des L.A Lakers) au basket ball? Eh bien figurez-vous que j’ai trouvé la seule et unique réponse possible à cette épineuse question, qui devrait être l’obsession fondamentale de tout bon socialiste s-o-l-i-d-a-i-r-e avec ma condition de recalé d’office de la NBA. Cette réponse est simple comme bonjour : la mort.

Quand Bryant et moi seront morts, nous serons dans une condition égale. Mieux, lorsque la poussière de nos os aura depuis longtemps été balayée ou enfouie sous la surface de cette planète, ce sera encore plus fort entre Kobe et moi. Nous serons alors dans une égalité parfaite. Lui et moi, nous voguerons de concert dans les sphères de la félicité planifiée, au grès des zéphyrs de l’harmonie égalitaire. Autant vous le dire tout de suite : je ne vis que pour ce grand moment. Au vu de mes billets, si je demande à être abattu pour connaître ce doux rêve, certain socialiste pourraient bien se porter volontaire afin d’exaucer mon vœu. Une seule question m’angoisse alors, m’étreint sans relâche: arriveront il aussi à exécuter Kobe? Pourront-ils nous réunir dans le néant? Et sinon, combien de temps devrais-je attendre que le temps fasse son œuvre?  

De cette fable fantasmatique sur ma destinée improbable de basketteur professionnel, je tire une conclusion simple : l’égalité socialiste ne peut se réaliser que dans l’anéantissement des hommes. Sinon…? Et bien cela devient proprement ingérable chère madame ! Rendez-vous compte : des gros, des petits, des grands, des moches, des beaux, des fainéants, des travailleurs acharnés…C’est même pire quand on songe qu’une telle, si belle aux yeux de Pierre, sera peut être sans attraits aux yeux de Paul. Aaaah l’horriblus realitus : cet insupportable chaos qu’il convient de réduire, de planifier, de surveiller sans cesse, de peur qu’il ne déborde et ne donne naissance à quelque chose de nouveau, d’imparfaitement contrôlé…

Pauvre, pauvre homo socialistus. Sans cesse il est confronté à cette méchante, méchante machine protéiforme et toujours changeante : la vie. Protège-nous de ce fatras en érigeant de hauts murs autour de nos désirs, toi ô fier garde rouge et brun de la Socialie triomphante. Veille avec zèle et sans relâche, du haut de ces rudes remparts, pour conserver en cage notre soif indécente de liberté.
Notons que papa Staline, l’un des plus brillants architectes, parmi ceux qui ont tant contribué à faire du XXème siècle une fête riante et bon enfant, l’avait bien compris. N’a t-il pas déclaré: « pas d’hommes, pas de problèmes » ? Et dieu sait s’il a mis sa sentence en pratique…
En mauvais vivant je lui rétorquerai donc ce beau dicton des indiens Navajos : « Seul les morts n’ont pas d’ennuis ».

Oui mes amis, milles fois oui madame, lui seul, le beau, le rutilant, oui décidément et définitivement: seul le planisme socialiste peut nous délivrer du mal qui ronge inlassablement nos petites âmes tremblantes et impures.Phare de nos destinées égarées, il nous guide dans le grand brouillard qui enrobe le cosmos et nous empêche de distinguer clairement le paradis communiste enfin réalisé. Il nous guidera vers cette heureuse fin de l'histoire qui nous tend les bras là-haut, niché légèrement à droite des astres pâles, entre Saturne et Pluton. Il suffit pour cela....de nous anéantir.

Et alors, Kobe et moi…..en route pour les étoiles!

Le parfait socialiste

03/12/14


A Paris pour le business -pour changer, la décentralisation ayant si bien fonctionné- je me suis attablé pour boire un verre avant de prendre mon train Gare de Lyon. Un mendiant rom, distribuant le journal des sans abri, m’a abordé pour me le vendre. Ayant poliment décliné son offre, il m’a alors demandé de lui payer un café. J’ai refusé tout aussi poliment, et il m’a immédiatement dit «  vous n’a pas de cœur, moi je tu respectes et toi vous  mé payé même pas lé café ». Et là, soudain, c’est l’illumination. Sans averto, oui oui comme ça madame, je le jure sur la tête de Mao, et même de Benoit Immonde..euh pardon Hamon, et là, dans une fulgurance proche de celle que peut saisir un agent RATP avachi sur son comptoir à la vue d’un usagé(r) en approche,  une limpide pensée de mon esprit a surgi : voilà le parfait socialiste.

Je ne le respecte pas, parce que je refuse de lui donner mon argent sans contrepartie. Benoîtement, idiotement, il me semblait qu’obliger quelqu’un à vous donner quelque chose sans contrepartie cela s’appelait du vol. Mais mon Rom, lui, n’a pas cessé pendant 2 minutes de m’invectiver, me faisant reproche d’un inénarrable manque de générosité. Son assurance tenait pour partie de l’argumentaire habituel destiné à faire « cracher » le bedeau, certes, mais je crois que l’aplomb et l’insistance avec laquelle il me tenait ce discours avait aussi une autre origine : la culture frâonçaise actuelle. 
Car dans un pays où une large partie de la population vit sur l’argent de la communauté sans jamais avoir à rendre de compte (irresponsabilité se disait monarchisme, cela se dit à présent enarchisme- pour plus ample renseignement sur cet étrange mouvement cf « Gestion du crédit Lyonnais »), sans pouvoir être licencié même si ce qu’elle fait ne sert plus à rien (cela s’appelle l’emploi à vie) voire est contreproductive (ce qui n’arrive jamais sauf avec les gardiens des 35H, les chambres de commerces, les associations de développement de cela, les agences de promotion de ceci, ou le simple fait de ne posséder que 36 000 communes, et des ministres du commerce extérieurs non anglophones…j’arrête la quasi infinie énumération de ces exceptions !). Bref, dans un pays comme celui-là, il est bien légitime pour la majorité vivant de l’argent généré par les travailleurs du monde concurrentiel, d’exiger leur dû sans contrepartie. Oui oui et oui, un tel système est à mes yeux d’odieux capitaliste, sans réfutation possible, une légalisation permanente et généralisée du vol dans toute sa splendeur.

Pour en finir avec mon social-rom, j’aurais pu choisir de lui faire l’aumône bien sûr, mais cela aurait été alors de mon propre choix, ce qui fait juste toute la différence avec sa tentative d’extorsion parfaitement alignée avec le système ci-dessus décrit. Je ne lui ai pas fait la charité pour deux raisons : d’abord il fait partie à coup quasi certain d’une mafia (je parle de celle qui est –encore- illégale), ensuite parce si ce n’est pas le cas, encourager à mendier un homme en bonne santé, et qui peut donc travailler, me paraît le plus mauvais des services à lui rendre.
Je sais, je sais, y’a pas d’boulot ma bonne dame, la faute à ces salauds de capitaliste, et pourtant : issu d’une famille désargentée, j’ai dû faire toute sorte de petits boulots pour avoir de quoi me payer ce que je souhaitais acquérir en dehors du gîte et du couvert. Et bien devinez quoi braves gens, accrochez vos ceintures, sanglez vos harnais, arrimez bien vos casques, ça va souffler. Même à 14 ans et sans diplômes, je n’ai jamais eu de mal à trouver un travail légalement rémunéré… 

Non décidément non, je n’ai pas de cœur, je suis un mauvais frâonçais, et pire encore, un vilain méchant non s-o-l-i-d-a-i-r-e. Et le pire, le pire du pire, je n’ose presque vous le dire...je n’ai même pas honte de moi.
J’ai pourtant pleinement conscience que cette inqualifiable posture me vaudra les flammes éternelles. Je me vois déjà, arpentant sans répits les cercles infernaux, enlacé dans les vapeurs d’une jamaïcaine de bonne qualité par une putain aussi magnifique que non soumise à cotisations, pouvant commercialiser d’odieux services qui abîmeront à jamais monopoles et corporatismes, bâtissant une demeure non soumise au diktat éclairé de ces hommes invisibles, qui constituent la secrète armée  de ma fière commune : les agents du services de l’urbanisme. Je roulerai dans la fange putride de mes fantasmes avec d’autres odieux adultes consentants....En vain je tendrai mes doigts crochus de capitaliste impénitent vers le paradis des camarades, qui là haut, bien haut, plus haut que haut, un instant me toiseront de leur mépris.

Puis, se donnant la main les uns aux autres dans une fanrandole perpétuelle, muette, dans une salle nue qui constitue l’unique pièce de leur monde fabuleux, ils détourneront leur saint regard du damné, ils reprendront leur place d’idoles figées dans l’insondable vacuité d’une danse sans musique. Peut-être alors me tendrais je vers eux, et dans un borborygnme implorant  leur dirais-je  «  vous n’a pas de cœur, moi je tu respectes et toi vous  mé payé même pas lé café ».